Pouvez-vous nous donner des exemples d'application chez les membres industriels de ces projets ? Oui, alors si j'en prends un par alvéole, par secteur, on va dire sur la partie technique, donc la partie bleue chez nous, on a, à la suite du projet supervision connectée notamment, ou encore une fois un autre exemple contrôle qualité par vision par caméra. On a eu la chance d'avoir par exemple des structures comme Volvo qui ont pu très vite dans le mois qui ont suivi le projet, déployer des grandes quantités de capteurs pour monitorer leurs essais à froid de moteur par exemple ou à chaud, des kilomètres de galeries d'eau qui étaient difficilement accessibles et cette implémentation de capteurs ils ont réussi à le faire en trois mois malgré le COVID avec des fonctions qui ne se parlaient pas avant.
Donc très, très clairement, ils ont de risqué à la Ruche, ils ont appris à fonctionner ensemble et ils ont su mobiliser les bons partenaires. Et ça va nous confirmer que cet industriel, par exemple, avant la Ruche, ils n'avaient pas de solution. Très clairement, ils étaient bloqués. Et en plus, pour ceux qui connaissent les grands groupes, ça n'existe pas un projet en trois mois, en six mois, on est sur une logique un an, deux ans donc, sans parler du résultat. Si on parle de la temporalité, ça ne va pas aussi vite. Et là je parle de la réalisation. Et ça, et ça vous le mesurait. Ah oui, c'est si c'est typiquement mesurable. Et les managers, la gouvernance de ces structures ne nous le ferons redescendre. Et d'autant plus qu'ils ne sont pas allés sur des voies de garage dangereuses ou des voies sans issues qu'auraient testées certains de leurs pairs.
Donc, ils ont gagné du temps en plus, même en amont de l'implémentation.
Donc, avez-vous d'autres applications concrètes à nous partager ?
Oui, si on regarde ce qu'on appelle nous le jaune, rappelez-vous tout ce qui a trait humain, la transformation des compétences. On a un exemple très précis sur le projet supervision connectée, qui a donné lieu à un projet de mutation des métiers.
Et donc en France et dans le texte, le recrutement des techniciens de maintenance qui sont aujourd'hui un vrai casse-tête pour les industriels. En gros, il y a beaucoup de demande et il y a très peu d'élus puisque les gens ne vont pas postuler à ces métiers. Valoriser l'image de l'industrie auprès des oui, ça passe par là, ça passe par là, donc c'est le premier niveau. Mais après, faut voir tout le reste. Il faut aller chercher les candidats, que ce soit dans les formations initiales ou les reconversions. Et là, il y a typiquement, on l'a fait plusieurs, on a travaillé avec un cabinet qui a compris, qui a décomposé le geste métier au jour le jour d'un technicien maintenance. Et tout ça, on l'a imagé, on a utilisé des RH, des managers qui ont incarné tout ça et on est allés dans les lycées, on est allé au contact des gens qui ne savaient pas qu'ils voulaient travailler dans l'industrie. L'idée, c'est de leur dire l'industrie, c'est ne pas ce que vous croyez et surtout ça réunit plein, plein de super métiers dont la plupart ne sont pas appris à l'école. Et ensuite, on a fait des campagnes de recrutement en commun et on a obtenu jusqu'à 15 % de plus en termes de résultats par rapport à une entreprise seule.
Et enfin, dans le pilier vert l'économie circulaire. Donc là, on a vraiment pu faire des transformations fortes. Dans la Ruche nous avons des experts, des Rolls Royce. Vous avez vu des noms les Bosch, les Montabert, SNCF. Ils connaissent bien leur sujet, ils le connaissent tellement bien qu’ils ne vont pas interroger leurs clients. Et nous ce qu'on a pu faire dans le projet d'économie circulaire et plus précisément sur le manufacturier des pièces, donner une deuxième, troisième ou quatrième vie aux produits et les intégrer dans l'usine et les traités, c'est d'aller co-construire avec les clients. Et le résultat tangible, c'est que Montabert, Jtekt, Haulotte, par exemple, ont pu ressortir, enfin ils avaient déjà bien entamé ces travaux chez eux, mais ils ont pu ressortir entre plus 20 plus 25 % de produits remanufacturés par rapport au produit neuf. Et ça, c'est une vraie manne.
Alors Bertrand, les industriels se transforment. On en a beaucoup parlé, la Ruche aussi. Comment voyez-vous l'évolution de la Ruche ?
Au moins trois points. Il y a plusieurs projets à l'étude, mais au moins trois points. Le premier, c'est des pistes de massification. Donc on pourrait faire du recrutement en commun entre les membres industriels sur certaines fonctions bien précises.
Et on en a certaines en tête, croyez-moi. On a la rotation des talents aussi, amener leur expertise d'une usine à l'autre.
Une mutualisation de certains salariés entre industriels ?
Tout à fait d'accord. Ça, c'est la chance qu'on a, c'est qu'on a un collectif qui est prêt à le faire.
Et vous avez des exemples ? Ça existe déjà aujourd'hui ?
Aujourd'hui, on a des discussions très avancées entre le groupe SEB, Haulotte et le groupe Bosch.
Sur quel type de profil, par exemple ?
Ça peut être de la logistique, ça peut être, on en parlait tout à l'heure avec l'optimisation énergétique, des techniciens de l’énergie, ça peut être du moulage. Deuxième axe de développement, ça serait de rendre la Ruche encore plus présente chez ses membres, de la délocaliser chez ses membres et de laisser un espace d'expression aux personnes de tout type qui s'est transformé lors des projets de la Ruche pour venir porter la bonne parole, des méthodes qui ont réussi et surtout des exemples concrets. Et le troisième point, nous avons reçu des appels à créer d'autre Ruche en France dans différents territoires d'industrie et on les écoute, on a eu plein d'idées et ça se travaille tout ça.
Donc les abeilles vont de plus en plus loin. C'est ce que je retiens. Et pour être de plus en plus impactante.
C'est tout à fait ça.