L’objectif du gouvernement français en matière de gaz à effet de serre (GES) ? Faire baisser les émissions de 50% en 2030 par rapport à 1990 . En ce sens, l’industrie automobile a un rôle clé à jouer pour aller vers une mobilité décarbonée. Les transports sont le secteur qui émet le plus de GES depuis l’année 1998 . Où en sont les constructeurs automobiles en termes d’innovation industrielle ? Quelles sont les technologies qui ont d’ores-et-déjà été adoptées ?
Industrie automobile : où en est-on en matière de durabilité ?
En 2020, les transports étaient responsables de 28,7% des émissions nationales de gaz à effet de serre. Plus précisément :
- 54% des émissions liées à la circulation routière sont causées par les véhicules particuliers,
- 24% incombent aux poids lourds,
- 20% sont dues aux véhicules utilitaires légers.
Au-delà des réglementations, les usagers sont de plus en plus nombreux à changer leur manière de se déplacer. La prise de conscience est grandissante. Si la voiture reste le mode de transport privilégié des Français, 48% reconnaissent que ce dernier n’est pas écologique.
Dans un tel contexte, le développement durable est une priorité : 62% des entreprises spécialisées dans l’automobile affirment avoir déployé une vraie stratégie, impliquant des objectifs et des échéances.
L’innovation industrielle, un rôle clé dans la durabilité du secteur de l’automobile
Quelles sont les initiatives prises par les acteurs de l’automobile ? Quelles sont leurs retombées ?
Transition vers les véhicules électriques
Face au défi climatique, les constructeurs automobiles ont massivement investi dans le développement des véhicules électriques. Alors que leur nombre ne cesse d’augmenter, l’objectif du gouvernement est d’atteindre le million de voitures électriques à l’horizon 2027. Justement, 59% des Français voient la hausse des prix du carburant comme une opportunité de se tourner vers des mobilités plus durables.
L’innovation continue de révolutionner l’électrification automobile, notamment concernant les batteries :
- Une autonomie de plus en plus grande : si tout dépend du modèle, les véhicules présents sur le marché parcourent entre 200 et 600km avec une recharge. La recherche continue. L’objectif pour 2024 ? Une start-up chinoise entend proposer des batteries d’une autonomie de 1 000 km, capables de résister aux températures les plus rudes. Cet aspect fait d’ailleurs partie des réticences des usagers potentiels. 78% des Français ne partiraient pas en vacances à plus de 350km de leur domicile avec une voiture électrique.
- Une durée de vie de plus en plus longue : en moyenne, une batterie peut tenir une dizaine d’années, selon les modèles et les usages. Sa longévité comprend entre 1 000 et 1 500 cycles de recharge. Elle peut être allongée en évitant les accélérations brutales, en vérifiant la pression des pneus ou encore en utilisant la climatisation avec modération.
- Une recharge de plus en plus rapide : aujourd’hui, une borne rapide permet d’atteindre les 80% en trente minutes. Cette même start-up chinoise affirme avoir mis au point une technologie permettant de recharger les batteries de 0 à 80% en six minutes.
A noter que le Parlement Européen oblige le recyclage de 95% du cobalt, du cuivre et du nickel contenus dans les batteries des voitures électriques d’ici 2035.
Fabrication avec des matériaux durables
Ces innovations industrielles concernent aussi bien la carrosserie que l’habitacle. L’idée est d’alléger les véhicules tout en optant pour des matériaux à faible empreinte environnementale :
- Le cuir synthétique SofTex, à la fois durable et respirable.
- L’Acella® Hylite, utilisé pour la console centrale et les panneaux latéraux. Résistant à la chaleur, il contribue également à améliorer la sécurité routière grâce à ses effets lumineux.
- Le Taraxagum, produit à partir de plants de pissenlits pour fabriquer les pneus. C’est une alternative durable au caoutchouc.
Les fibres naturelles (coco, mousse à base de soja, cosse de riz...) seront de plus en plus répandues pour remplacer la fibre de verre.
Réduction de l’empreinte carbone lors de la production
Dans l’optique d’un avenir toujours plus vert, l’industrie automobile doit réduire ses émissions de CO2 dans ses sites de production. Pour ce faire, différentes mesures sont mises en place.
C’est le cas des boucles d’économie circulaire. La chaleur fatale peut être réutilisée sur site et hors-site (chauffage des locaux, eau chaude pour les sanitaires...) au lieu d’être dissipée dans l’atmosphère. Autres solutions : l’utilisation d’énergies renouvelables pour alimenter les usines de production, la récupération des déchets générés pendant les processus de fabrication, le travail collaboratif avec les robots ou encore l’approvisionnement responsable des matières premières.
Enfin, les constructeurs automobiles ont tout intérêt à s’appuyer sur la data et les indicateurs de performance pour optimiser leur efficacité énergétique. Des capteurs IoT peuvent être installés dans les usines, sur les machines ou encore dans les entrepôts. L’idée est de mieux piloter les lignes de production, optimiser vos procédés, contrôler les performances des équipements, les températures, le niveau de pollution de l’air, etc.
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L’industrie automobile continue d’innover pour la durabilité. Tout comme le BTP, l’agriculture ou encore la production d’électricité, les transports ont un rôle déterminant à jouer dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’innovation industrielle se poursuit : elle concerne aussi bien les matières premières que les processus de fabrication. En ligne de mire ? La décarbonation de la voiture , comprenant le déploiement de bornes de recharge, l’accélération du renouvellement du parc automobile et la favorisation du recyclage.
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