Diplômé des Arts & Métiers ParisTech en robotique et systèmes avancés. Hamza a débuté sa carrière en tant que consultant en transformation numérique chez Wavestone à Paris avant de rejoindre Advantech Europe BV en tant qu'ingénieur en instrumentation Industrie 4.0. En juin 2021, il intègre les équipes PTC. Fort de son expérience, il est devenu expert sur la continuité numérique avec un focus particulier pour les secteurs de l'énergie, de l'aérospatiale et de la défense.
Le secteur aéro-défense est aujourd’hui face à un double défi, celui d’une transformation technologique et écologique. Face à l’impératif de décarbonation, les industriels orientent leur développement vers des technologies plus efficaces et moins consommatrices. Mais la durabilité ne s’arrête pas là, elle implique aussi de réinventer les modèles de production et de collaboration. Rapidement.
La décarbonation est un impératif économique
Malgré l’effondrement du trafic aérien ces deux dernières années, le nombre de vols à travers le monde devrait doubler dans les 20 ans à venir selon les prévisions d’Airbus ou de Boeing. Une tendance à mettre en regard de l’engagement de la filière au niveau mondial : atteindre le « zéro carbone » d’ici 2050.
Pour absorber cette croissance tout en tenant des objectifs de décarbonation ambitieux, les acteurs du secteur vont donc devoir trouver de nouvelles solutions. Si les dernières générations d’appareils ont une consommation par passager 15 à 20% inférieure aux précédentes, la route reste longue. Et pour tenir les délais, il va falloir accélérer, décloisonner et relocaliser l’innovation.
Miser sur l’écosystème pour accélérer la transition
La durabilité de l’activité aéro-défense passera nécessairement par le développement de nouveaux ensembles, de nouveaux matériaux, de carburants, de batteries ou par la recherche de nouvelles solutions comme la propulsion à hydrogène.
L’accélération de cette R&D repose sur un écosystème uni et efficace. Un environnement qui favorisera le passage à l’échelle des nombreuses innovations développées par les start-ups industrielles de la filière.
Les initiatives ne manquent pas, autour de la motorisation hybride, de la propulsion à hydrogène, du développement des drones par exemple. Mais l’actuelle échelle temporelle de l’innovation n’est plus compatible avec les objectifs fixés. Il faut donc capitaliser sur le potentiel de l’industrie 4.0 et mettre les technologies numériques au service d’une filière durable.
Des technologies à fort potentiel pour accélérer la transition
- Generative design : L'essor du generative design grâce au développement rapide de l'intelligence artificielle et de l'apprentissage automatique permet aux ingénieurs de créer de manière autonome des conceptions optimales à partir d'un ensemble d'exigences de conception au niveau du système. Il en résulte des gains considérables en termes de légèreté des pièces, et donc des systèmes.
- Fabrication additive (impression 3D) : L'utilisation de la bonne quantité de matériaux pour répondre aux contraintes techniques des pièces mécaniques est l'objectif ultime de cette technologie. Elle permet d'éviter ou de réduire la quantité de déchets produits lors de la fabrication.
- Acquisition de données et analyse : Les avions et les équipements aéronautiques génèrent un volume considérable de données qui, si elles sont exploitées, pourraient avoir un impact positif sur les activités liées à la maintenabilité et à la prolongation de la durée de vie de ces équipements. Cela serait possible grâce à l'adoption d'une plateforme permettant d'héberger, de traiter et de rendre exploitables les données récupérées.
- Réalité augmentée : L'utilisation de la réalité augmentée pour former les employés et résoudre les problèmes à distance réduit les déplacements des techniciens et des experts, ce qui permet de réduire l'impact environnemental associé aux déplacements, et donc de contribuer à la décarbonisation de la société.
Relocalisation des chaines de d’approvisionnements et sécurisation des échanges d’informations
Les industriels soulèvent généralement la problématique de l’interdépendance entre les applications civiles et militaires, et donc la sensibilité des informations à travers la filière. Mais les éditeurs de solutions ont pu développer des approches sécurisées (partage en local, sans connexion, débit réduit, patchs de sécurité, etc.) dédiés à leurs usages. Il est maintenant temps de démocratiser ces approches pour permettre le passage à l’échelle des applications 4.0 dans l’aéro-défense.
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Pourquoi l’industrie doit-elle s’intéresser à l’éco-conception ?
Le développement durable est un effort collectif. Cependant, les ingénieurs sont responsables de la conception du produit et peuvent influer sur sa composition, sa construction, son fonctionnement et son élimination ou son recyclage.
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