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« Elles Bougent » dans l’industrie numérique : la mixité comme accélérateur de performance, avec Amel Kefif

Dans cet épisode spécial, avec Amel Kefif, directrice générale de l’association « Elles Bougent », nous allons affronter un thème ô combien stratégique et nécessaire : les femmes dans l’industrie ! Nous ne parlons pas seulement de la dimension sociale mais aussi et surtout de la dimension « business ».

Transcription du podcast

Introduction

Le progrès ne vaut que s'il est partagé par tous, alors que notre industrie prend un nouvel élan. Qui est en droit d'attendre d'elle ? Comment peut-elle nous aider à faire face aux défis de notre époque ? À travers ce podcast, nous vous, emmenons, à la rencontre de celles et ceux qui démocratisent l'industrie 4.0.

Ensemble, découvrons l'impact de ces nouvelles approches et de ces technologies sur notre façon de produire, de consommer et même d'imaginer l'avenir. Parce qu'en effet, le progrès ne vaut que s'il est partagé par tous. Bienvenue dans « Où va l’Industrie ? » ! Le podcast qui interroge le futur pour agir au présent par PTC.

Présentation de l’invité

Bonjour à tous ! Un épisode spécial sur un thème ô combien stratégique est nécessaire les femmes dans l'industrie. L'idée ici n'est pas seulement de parler de la dimension sociale et de la justice, bien nécessaire dans toutes les entreprises, entre nos salariés, mais aussi de parler de la dimension business en quoi cette mixité dans l'industrie est un facteur de performance, de créativité, de développement de la vision ?

Et ça, nous en sommes persuadés chez PTC. Je suis Olivier Herlterlin, PDG de PTC France et éditeur de logiciels dans l'industrie. Je suis particulièrement ravi d'accueillir Amel Kefif, directrice générale de l'association Elles bougent, une association qui œuvre en faveur de l'intégration des femmes dans l'industrie. Bonjour Amel, merci de participer à ce podcast. Pour commencer, je vous propose de nous parler un peu de votre parcours professionnel et de nous présenter.

Bonjour Olivier, je vous remercie pour cette invitation. Je suis Amel Kefif, directrice de l'association Elles Bougent que j'ai rejoint il y a trois ans. Elle bouge. C'est une association qui a été créée en 2005 par Marie-Sophie Pawlak, qui est ingénieur de formation et à qui deux DRH de groupe industriel, automobile et BTP lui ont demandé Comment on fait pour attirer plus de filles, plus de femmes dans des fonctions de techniciennes et d'ingénieurs dans nos industries qui sont si stéréotypées, masculines ?

Présentation Elles bougent

Donc le premier constat qui a été tiré justement, c'est parce qu'il y a des stéréotypes que les femmes n'y vont pas, donc elles bougent. Aujourd'hui vient essayer de déconstruire ces stéréotypes depuis plus de 18 ans, au travers de ces 10 000 marraines. Donc, sont des femmes de la tech, de l'ingénieur, des sciences, de la technologie aussi, et qui vont s'adresser, témoigner de leurs parcours inspirants, passionnants, de leur métier épanouissant auprès des collégiens, lycéens et étudiantes en France et dans le monde entier également.

Et depuis novembre 2021, avec le programme Elles bougent en primaire. Et vous, personnellement, vous avez un engagement de longue date ? Oui, absolument. Donc moi, pour en faveur de l'égalité femmes hommes ? Effectivement, depuis 2010, officiellement, lorsque j'ai intégré l'association Maman travaille qui est une association qui faisait à l'époque du lobbying auprès des pouvoirs publics pour favoriser les politiques en matière de conciliation vie pro vie perso.

Quand on est une mère active et donc. Association qui avait été créée par Marlène Schiappa que j'ai rejoint au cabinet, au secrétariat d'État à l'égalité entre les femmes et les hommes lorsqu'elle était ministre où j'étais chef de cabinet. C'est durant cette période que j'ai découvert l'association Elles bougent et sinon, j'ai un parcours dans le privé également, dans le travail de Retail Assurances Tech. Et j'ai été entrepreneure pendant huit ans. Très bien. Magnifique parcours, très inspirant. En 2022, selon l'Insee, les femmes continuent de représenter moins de 30 % des salariés de l'industrie. Et c'est un chiffre qui stagne depuis dix ans. Est-ce précisément là la raison d'être de l'association Elles bougent ?

La raison d’être de l’association

C'est l'une des raisons d'être, en effet, c'est d'améliorer ce chiffre de femme, de présence de femme,s dans les industries et la tech.

Mais avant tout, c'est de partir dès le départ et d'aller chercher les filles et de leur expliquer ce que sont ces métiers. C'est quoi ces secteurs d'activité ? Pourquoi elles ont leur place ? Et on va venir déconstruire tous les stéréotypes autour de ces métiers, de ces secteurs. Déconstruire aussi les stéréotypes auprès des professeurs. On va également essayer de déconstruire cela en influençant les parents.

Donc ça, ce sont les premiers cercles d'influence dans l'orientation des élèves et en particulier pour les filles. C'est en effet un effort qui est nécessaire de prendre le problème à la base de la formation et le lien entre les cursus de formation et les entreprises. On pourrait aussi dire pourquoi pousser les entreprises, outre la contrainte de la loi, à aller rechercher des candidates féminines à titre personnel mais aussi professionnelles.

Je suis convaincue et nous sommes convaincus chez PTC qu'une meilleure représentation des femmes dans l'entreprise, dans l'industrie n'est pas une question de quota, mais bien un moyen de créer la différence pour notre business, de créer de meilleures idées, d'arriver à une meilleure vision pour l'entreprise.

Selon vous, que peuvent apporter les femmes dans ce secteur ?

Déjà concernant la question des quotas, en effet, si on pouvait s'en passer, on s'en passerait tous. Et si le législateur ne pouvait ne pas influencer, ou en tout cas obliger les entreprises à aller chercher les femmes pour améliorer le chiffre de présence des femmes dans les métiers et les secteurs, ce serait parfait. On sait aujourd'hui qu'une entreprise mixte, diverse et donc on va parler déjà de mixité de genre mais de diversité aussi sociale, de diversité académique, ethnique, religieuse.

C'est une entreprise plus performante, une, un service qui est mixte. Et là, si on parle juste du genre, c'est plus 25 % de performance économique, donc c'est vraiment un chiffre à prendre en compte. Mais au-delà de ce chiffre, les entreprises aujourd'hui avec tous nos partenaires Shell, bougent. On a 330 partenaires, on a plus de 10 000 marraines. C'est des entreprises qui ont des valeurs fortes, qui croient vraiment en l'égalité et qu'ils croient vraiment en la justice sociale, qu'ils ne veulent pas du tout d'injustices et encore moins que les femmes soient victimes d'un non-choix ou en tout cas d'une mauvaise orientation.

C'est pour ça qu'on a des entreprises aujourd'hui comme vous, qui s'engagent avec elle, bougent pour engager leurs salariés. Donc ça répond aussi aux valeurs personnelles des salariés, En plus de vos valeurs dans votre politique et ceux qui vont s'engager à aller voir les filles au collège, au lycée, dans l'enseignement supérieur. Et puis depuis 2021 aussi avec le programme elles bougent en primaire, donc toutes les classes en filles et garçons.

Et là, on sait quand vous le savez que vous répondez à des objectifs hyper long termiste parce qu'on n'est pas capable de dire au collège si on les a influencés de manière assez forte ou pas. Mais en tout cas, on a planté des graines et bouge. Ça, c'est vraiment une de nos baseline. C'est susciter des vocations, susciter des vocations, alors que dans beaucoup d'industries, les stéréotypes restent forts. L'Industrie, c'est quelque chose de viril, de tourné vers l'homme, alors qu'on le voit dans d'autres industries. On ne porte pas de casque contre l'abeille directement pour la performance industrielle.

Comment briser ces stéréotypes ? Qu'est-ce qu'il reste à faire pour arriver au bout de ces idées préconçues ?

Alors, on ne va pas parler d'arriver au bout parce que de progresser, de progresser, en tout cas, de continuer à lutter contre les stéréotypes qui s'ancrent. Malheureusement, ils s'ancrent tous les jours dans les médias, dans les livres, dans les paroles des parents, des profs, des managers, de vous. En tant que président également. Parce qu'en fait, on a des stéréotypes qui sont complètement inconscients, on ne s'en rend même pas compte. Donc le tout, nos biais, on doit en prendre compte. Donc les stéréotypes, c'est dans les livres par exemple, vous voyez en primaire qu'on va avoir papa à 40 clous, il en plante six.

Combien lui en reste-t-il ? Et maman a acheté trois pommes et deux oranges. Vous voyez, ça, c'est des stéréotypes et ça perdure. Donc quand vous prenez le départ et vous imaginez ce que ça peut donner sur la suite, c'est catastrophique. En tout cas chez elles bougent nos marraines. Ce sont des femmes qui ont tout un background de science, de tech technologique d'ingé et on va valoriser toutes les formations académiques des bacs pro jusqu'au bac plus cinq plus huit.

Ça c'est vraiment un credo chez nous qui est qui est assez fort. Et l'objectif c'est que les filles se disent pourquoi pas moi ? On va venir désacraliser le fait que mais il faut avoir 19 de moyenne en math. On n'a pas besoin d'avoir 19 de moyenne en math pour devenir ingénieur. On va leur expliquer que faire un bac et continuer à faire des maths et de la science, ça permet de s'ouvrir toutes les portes d'orientation, toutes les voies d'orientation.

Après, pour avoir le plus large choix possible et notamment dans Parcours sup pour pouvoir choisir son orientation. La meilleure post-bac, que ce soit un bac pro, un bac plus deux et un bac plus cinq plus suite, peu importe. Et connaître aussi toutes les passerelles qui existent de l'université vers le monde de l'ingénierie. Il y a aussi des passerelles comme celles-ci. Les stéréotypes, c'est, comme vous le dites, on va venir dépoussiérer l'image de l'industrie. Aujourd'hui, on va encore que le le sigle de l'industrie, c'est l'usine avec le toit en triangle et la cheminée qui fume. Ben non, ce n'est pas ça l'industrie. Quand on emmène nos quand on mobilise les filles et qu'on les emmène sur un site industriel, c'est de l'innovation, c'est très moderne, c'est très technologique, c'est très pointu.

Et l'EL, c'est ça qu'il faut faire aujourd'hui ? En tout cas, en France, c'est ce pont entre l'école et l'entreprise. Découvrir le monde de l'entreprise, on ingénieur, c'est un des métiers les plus compliqués à s'imaginer parce qu'en fait, c'est des centaines et des centaines de métiers, donc plombiers. On comprend bien ce que c'est. Professeur de math, on comprend bien ce que c'est, mais faire des maths pour devenir ingénieurs, ça n'a aucun sens.

Faire de la science ou de la techno pour devenir technicien de maintenance ou technicien chez vous dans votre industrie informatique, ça n'a aucune prise chez les élèves et même chez les parents, parfois, voire même les professeurs. Donc ils bougent. On vient apporter un complément d'information à l'orientation et par le biais de des entreprises et des marraines chez vous. Et on va vous aussi financer les bus de déplacement. En tout cas en partie parce que le premier blocage de la découverte du monde de l'entreprise, c'est la mobilité des élèves de l'école jusqu'à l'entreprise. Quand on est en région, quand on est dans des zones rurales. Mais il n'y a pas de ligne budgétaire dédiée à ça, donc on vient compléter ça.

Quelles sont du coup le type d'actions concrètes que vous menez, comme vous le disiez dès le collège, pour amener à ce type de résultats ?

Alors elles bougent, on organise 700 événements par an qui ont un impact sur plus de 40 000 filles toute l'année. Sur toute la France, notamment grâce à nos 27 délégations régionales et à l'étranger. On est présentes sur l'ensemble des pays dans le monde.

Nos actions, par exemple, là aujourd'hui, c'est le lancement de la Semaine de l'industrie. Donc c'est une semaine qui est lancée, qui a été créée par le ministère de L'économie. Et elle vous fait partie du comité de pilotage national pour justement s'assurer d'avoir des actions en faveur de la mixité. Donc, on demande à nos partenaires, donc là, c'est l'ensemble de l'industrie, l'ensemble des secteurs d'activité qui souhaite ouvrir ses portes. Quelles sont les marraines et relais qui souhaitent créer des parcours de visite au sein de leurs entreprises où elles bougent ?

On va mobiliser les filles, donc vous choisissez ce que vous voulez recevoir des collégiens et lycéens ou des lycéennes et étudiantes et leur montrer vos métiers, votre secteur, votre vos bureaux très clairement ou vos lignes de production, votre usine, votre chantier et le faire découvrir aux élèves.

Donc, par exemple, cette semaine, on a 165 événements. Je crois qu'on va avoir plus de 1200 marraines engagées sur toute la France pour faire découvrir ces métiers. Elles bougent. C'est dans trois semaines. On lance également Elles bougent pour l'orientation. Donc là, on demande à tous les collèges et lycées de France et français à l'étranger d'ouvrir leurs portes pour recevoir les marraines.

Là, c'est énorme. On va avoir 550 établissements, dont 50 à l'étranger, qui ouvrent leurs portes, plus 3500 marraines qui vont se déplacer sur leur temps de travail pour aller témoigner, partager, parler de leur parcours académique, parler de ce qu'elles ont vécu, pourquoi ils ont choisi ça, qui les a inspirés et pourquoi leur métier est passionnant et surtout pourquoi les filles ont leur place.

Et alors ? Les métiers, il y en a pléthore, que ce soit dans le monde de l'aérospatial. C'est quoi être ingénieur construction ? C'est quoi être ingénieur dans le secteur de l'automobile ? C'est quoi être technicienne de maintenance sur les systèmes de refroidissement dans les aéroports ? C'est quoi être une femme de la tech ? Alors ça, l'innovation, par exemple La tech, les ordinateurs.

Il y en a partout. Ce n'est pas que des entreprises dédiées à ça. On a de la tech dans le CEA, dans les secteurs d'activité, de l'environnement, de l'automobile, de l'énergie aussi. Ou alors, comme beaucoup des sociétés dédiées à ça également, ou alors dans des secteurs tertiaires. Donc les métiers, alors ça, c'est moi. Moi j'en parle le moins bien.

C'est pour ça qu'on a plus de 10 000 bénévoles qui en parlent parce que je suis. Je ne suis pas une femme de la tech ou en tout cas ni ingénieure n'était ni technicienne. Mais c'est la promotion que j'en fais tous les jours, parce que ce sont des métiers d'avenir. Ce sont des métiers qui ne connaissent pas le chômage, ce sont des métiers qui sont très valorisés, très valorisant, qui offrent des carrières absolument épanouissantes.

On peut sauter d'un secteur d'activité à un autre parce qu'on apprend une méthodologie en fait à l'école, et ils sont très bien payés. Et en effet, dans ce cadre, on a le plaisir cette semaine d'accueillir un groupe de jeunes filles dans nos bureaux de Toulouse et un autre dans nos bureaux d'Aix en Provence. J'ai aussi entendu parler du challenge Innovatech où des filles et des femmes déploient leurs talents pour résoudre des problématiques industrielles complexes.

Ça, c'est un événement. C'est un challenge dont on est très, très fiers et qui se déroule entre janvier et mai de chaque année. Le challenge Innovatech, ça se passe dans une région. Donc cette année, on devrait avoir 20 régions et trois pays qui devraient participer. Pendant une journée, des marraines, des lycéennes et des étudiantes se retrouvent. On va former des groupes de six de marraines, deux étudiantes, deux lycéennes et qui vont travailler pendant 5 h en mode hackathon sur une thématique de l'industrie du futur, donc la médecine de demain, l'école du futur, la mobilité.

Toutes ces plantes, donc on leur donne en tout lieu toutes les ressources qu'il faut pour pouvoir comprendre quels sont les besoins d'aujourd'hui. Et elles vont inventer en 5 h 01 produit, un objet, une application qu'elles vont présenter ensuite pitché devant un jury pendant dix minutes. Et le jury va élire l'équipe gagnante. Ça permet en fait aux lycéennes et aux étudiants de se mettre dans la peau d'une ingénieure et d'une technicienne pendant une journée, avec l'aide des marraines qui sont des femmes, donc de ces métiers.

Ça leur permet également d'avoir une compréhension entrepreneuriale parce qu'il faut lancer ça. On leur demande même un mini business plan, donc mini. Vraiment ? Inventer un nom, des notions de marketing. Est ce qu'il y a un vrai besoin sur le marché ? Quel serait le prix ? Quel serait même le temps de production avant de pouvoir lancer sur le marché ?

Et tous les ans ensuite, on a la grande finale en mai au ministère de l'Industrie avec la participation des ministres pour élire la grande équipe qui ne tienne Innovatech national. Oui, c'est génial. J'invite toutes les marines TTC à s'inscrire dans les régions où le challenge se déroule. Donc ça va être annoncé dans quelques semaines avec grand plaisir. Ça a l'air très motivant.

Votre travail sur la sensibilisation et l'orientation est remarquable, mais diriez-vous que d'autres types d'actions doivent être menées pour parvenir à une meilleure représentation des femmes dans l'industrie ?

Alors oui, bien sûr, déjà, on parle d'elles bougent aujourd'hui, mais on est des dizaines, si ce n'est des centaines d'associations qui œuvreront chacune à notre manière, chacune dans la taille qu'elles le souhaitent, pour justement l'orientation des filles et certaines même pour l'orientation des garçons, parce qu'on en souffre dans certains secteurs, souffre d'une trop grande féminisation aussi.

Mais la majorité, c'est une trop grande masculinisation, surtout dans l'industrie. Donc d'une part, il faut soutenir toutes ces associations en effet, et en faire la promotion. Ensuite, les premières actions, c'est celle du gouvernement. Ce sont celles du gouvernement évidemment, qui partent. On parle de la tête, de tout ce qui doit se faire aujourd'hui avec des actions pour améliorer les épreuves du baccalauréat.

Et aujourd'hui, ce sont toutes les sociétés, toutes les associations qui œuvrent pour réformer justement la réforme bancaire qui a malheureusement détruit le bac où on avait réussi à avoir 50 50 de filles et garçons pour les filières scientifiques. Aujourd'hui, on a un recul avec -60 2 % de filles qui ont continué à avoir un minimum de 6 h de math dans leur parcours pour pouvoir ensuite postuler aux concours et aux écoles en prépa où tout le monde a aussi moins de 32 % de garçons.

Donc les problèmes de recrutement vont être très féroces dans la donne dans les deux ans. Ça a déjà commencé. On sent les prémices de ça depuis la réforme en 2019 et ça va être malheureusement très impactant pour le futur. Donc effectivement, on a les actions à mener. Ce sont celles-ci. Ce sont des actions de déconstruction de stéréotypes, donc les stéréotypes, c'est dans les médias d'arrêter de présenter les filles comme elles le sont aujourd'hui.

Donc, avec une représentation sur les réseaux sociaux, on a très peu de femmes qui font de l'influence et notamment sur ces sujets-là. Tout. On regarde des vidéos YouTube par exemple, qui ont traité de l'informatique. Ce ne sont que des garçons. On a moins de 10 % de filles qui le font. Donc déjà, la représentation des femmes est minime et elles continuent à être malheureusement invisibles.

Les influencers aussi sur le jouet scientifique. On voit bien quand là, avec l'approche de Noël, elles bougent participe à l'écriture de la charte des jouets où on va demander aux fabricants de jouets et aux distributeurs de jouets de soit d'arrêter de genré les jouets ou de mettre les deux genres dans la représentation. Par exemple, pour une construction de Lego d'un vaisseau spatial, ça va être bleu noir avec des petits garçons dessus.

Et pour la fabrique de savon savonnette ? Bah, ça va être avec les petits poneys, les bulles toutes roses et bleues et on voyait c'est très genré. Donc il faut parvenir à des jouets parce que le jouet est acheté par les parents, les premiers cercles familiaux et ils sont influencés malgré eux. Voilà donc d'où le l'importance de déconstruire les stéréotypes.

On pourra en parler pendant des heures et des heures de très important chantier. On est chez PTC. Nous sommes particulièrement engagés sur la mixité professionnelle, d'où notre partenariat de longue durée avec l'association Elles bougent.

Nous pensons que le numérique pourrait favoriser une meilleure représentation des femmes dans l'industrie. Qu'en pensez-vous ?

Ça, c'est indéniablement vrai. Et aujourd'hui, avec notamment l'intelligence artificielle qui envahit toutes les sphères de la société. Les sphères privées également. Il faut qu'il y ait des femmes dans la tech. Je participais il y a un mois et demi au Women's Forum for the Future, où il n'était question que de femmes dans la tech. Et aujourd'hui, on voit que les femmes ne sont pas dans des écoles de tech. On en a moins de 10 % dans les écoles d'ingénieurs, c'est moins de 28 et dans la tech, c'est moins 10 %.

Et une industrie tech l'industrie, l'innovation. Ce qui va nous nous permettre de conduire, nous nourrir plus tard. Et si les femmes ne sont pas mises en avant, si elles ne s'intègrent pas dans ces productions, ces créations, dans l'innovation, c'est une industrie qui va en faire une société qui va continuer à engendrer des injustices, des inégalités, parce que la prise en compte des besoins des femmes n'est pas au rendez-vous.

Conclusion

Enfin, s'il y a un message à retenir, le cadet, il va écouter. C'est de continuer à soutenir notre travail, de continuer à engager vos salariés, vos toutes vos ressources humaines. Moi, je dis salariés, ces hommes et femmes, ingénieurs, techniciens, mais aussi des fonctions support qui vont venir faire la promotion de l'alternance chez vous, des stages, des métiers et qui vont vraiment venir dépoussiérer et mettre en avant, mettre en valeur les métiers et notamment les métiers de la tech, c'est important.

Un grand merci à tous pour cet échange passionnant et constructif. Chez PTC, nous sommes vraiment convaincus de cette approche. Nous sommes heureux et fiers d'avoir ce partenariat avec vous depuis trois ans, avec elle bouge et de pouvoir le poursuivre et le faire grandir ensemble. Je le dis de manière d'autant plus motivée que je suis papa de trois filles et que je ne voudrais pas qu'elle soit bridée ou stoppée dans leur volonté de développement de carrière vers des métiers de l'ingénieur.

Pour certaines d'entre elles en tout cas, et donc de pouvoir qu'elles soient, qu'elles soient confrontées dans leur développement à des préjugés éventuels. Merci encore et à bientôt pour de nouveaux projets, de nouveaux échanges avec PTC. Merci beaucoup, Au revoir.

L'invité de l'épisode

Amel Kefif - Directrice générale de l’association « Elles Bougent »

Passionnée par les affaires publiques et la création d'alliances stratégiques, Amel Kefif a une carrière de 15 ans dans la défense des intérêts, l'influence des politiques publiques et la mise en place de partenariats durables. Son expertise en plaidoyer, ses compétences de leadership, et son expérience en développement international sont au cœur de son parcours. Elle défend avec détermination et impact les intérêts économiques et la réputation des entités pour lesquelles elle travaille.

En mai 2017 elle rejoint le gouvernement, en tant que Chef de cabinet de la Secrétaire d’état auprès du Premier Ministre en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes et la lutte contre les discriminations. En janvier 2021 elle prend la Direction générale de l'association Elles bougent.

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