Oui, vous l'avez dit, j'ai une certaine expérience dans le monde aéronautique. Et en effet, aujourd'hui, on ne vendra des avions et des composants de ces avions, les moteurs par exemple, que si on est de plus en plus économe en consommation énergétique. Même si le bilan aujourd'hui d'une consommation par 100 kilomètres est relativement faible par rapport à un camion ou une voiture, ça reste trop par rapport au monde dans lequel on est aujourd'hui.
Donc c'est une condition de survie, même pour ce métier-là, de devenir plus écologiquement responsable et donc d'attirer les talents. Les ingénieurs qui vont être capables de concevoir ces nouvelles solutions et les opérateurs sur le terrain qui vont être capables de les fabriquer, de les maintenir, de les installer et de rendre les bons services à leurs clients. D'autres exemples déjà dans l'automatisation, on va essayer de faire faire à des robots des tâches qui peuvent être dangereuses, qui se situent en hauteur, je vais prendre un exemple dans l'aéronautique, mais aller faire des trous dans une carlingue en composites à quatre mètres de haut sur un avion, si on peut le faire faire par un robot qui va peut-être le faire mieux du premier coup sans faire prendre de risques à un individu, c'est peut-être une bonne opération. Les exemples ensuite qu'on peut donner sur cette industrie, sur la digitalisation 4.0, c'est d'amener sur le poste de travail physique les informations numériques qui vont permettre de prendre en compte une nouvelle série par exemple. J'ai travaillé sur le produit à variante B pendant 2 h. Mon responsable de secteur me dit que maintenant on passe sur le produit dix variantes. Et si je n'ai pas l'information digitale qui m'amène le modèle 3D de ce produit, la tâche que je dois opérer, etc. Tout va se faire manuellement. C'est ce qui se fait encore dans beaucoup d'industries. C'est un papier qui donne la nouvelle configuration. L'opérateur va reconfigurer les différentes machines-outils qu'il a autour de lui à la main.
Il va perdre du temps pour le faire. Il y a des risques de rebut également. Retour au volet écologique, c'est à dire qu'on consomme de la matière pour rien parce que ce ne sera pas bon du premier coup. Et on va perdre un certain temps à faire et refaire jusqu'à ce qu'on ait la bonne configuration pour relancer la nouvelle série à obtenir l'information digitale sur le poste de travail.
Réduire le fossé entre le monde physique et le monde digital, c'est mieux travailler, être mieux performant. Ensuite, il peut y avoir également, on l'évoquait tout à l'heure dans la réalité augmentée, la capture des savoir-faire pour des activités très précises d'experts sur le terrain qui peuvent capter de cette manière-là les opérations qu'ils font, en faire une espèce de vidéo de formation et la transférer, prise en direct sur le monde réel, le monde physique et la transférer à des confrères dans d'autres sites industriels pour qu'ils fassent du mieux possible du premier coup ou soient capables de faire le bon diagnostic.
On est sur une machine en panne, par exemple.