Basé sur la traduction d'un texte en anglais.
Les travailleurs en première ligne, nomades ou non, accomplissent leurs missions quotidiennes sur site. Ils représentent environ 75% de la main-d'œuvre mondiale, soit quelque 2,5 milliards de personnes, et nombre d’entre eux exercent des métiers manuels.
La crise COVID-19 n'a pas empêché la plupart des employés de bureau de faire leur travail. Des activités de bureau traditionnelles, telles que la comptabilité et les finances, peuvent être réalisées à domicile. Ce qui n’est pas le cas pour les travailleurs en première ligne. Ainsi, on estime qu'aux Etats-Unis, 62 millions de travailleurs en première ligne continuent de se rendre sur leur lieu de travail, 17 millions d’entre eux opèrent dans des secteurs critiques et 18 millions sont des professionnels de santé essentiels à la lutte contre le COVID.
Or, seulement 1% des dépenses en logiciels d’entreprise est consacré à ces travailleurs en première ligne sans bureau fixe. Alors que les solutions de collaboration à distance comme Zoom et Slack ont rapidement été adoptées par les employés de bureau lors de la pandémie, les travailleurs en première ligne ont besoin d'outils numériques différents.
Comment maintenir la continuité de l’activité malgré des ressources limitées ? Tel était le défi auquel étaient confrontés les industriels. Plus précisément, comment maintenir l'efficacité opérationnelle à son niveau le plus élevé et la productivité des employés tandis que 81% des entreprises ont appliqué des mesures de restriction des déplacements et des règles de distanciation sociale dans l’espace de travail.
Cette continuité implique notamment, d’assurer le partage d'informations essentielles au personnel en première ligne. Au travers de la formation par exemple. Les pratiques d'apprentissage les plus appropriées à leurs besoins sont l’immersion terrain et l’observation, comme le confirment 75% des répondants d'Industry Week. Avec la distanciation sociale et les restrictions de déplacement, ces méthodes d'apprentissage collaboratif qui exigent une présence physique, ont dû être suspendues du jour au lendemain. Cela a affecté les processus d’intégration de nouveaux employés et la performance opérationnelle. Les conséquences se sont par exemple traduites par l'augmentation des coûts de mise au rebut et de reprise de production, avec des opérateurs moins bien formés aux tâches critiques. Pour les industriels, ces contraintes font désormais partie de leur nouvelle réalité.
Dans ce nouveau normal, la réalité augmentée (RA) fournit aux travailleurs en première ligne une méthode pour maintenir la continuité des activités. La RA gère et distribue en temps réel l'information, qu’elle soit liée à des instructions de procédure ou dédiée à des programmes de formation. Nous nous proposons de découvrir des exemples concrets où la RA joue un rôle clé pour maintenir la continuité des activités.
Dans le secteur des industries lourdes, les problèmes inattendus et complexes sont courants. Leur résolution prend du temps, et monopolise des ressources et des compétences. L’accumulation de tous ces facteurs peuvent impacter la performance opérationnelle et le rendement industriel. Avec un personnel moins opérationnel et confiné, ces enjeux se renforcent.
La RA abat les frontières physiques et permet aux équipes de collaborer à distance et en temps réel. Ainsi, elle connecte instantanément des experts distants aux opérateurs sur site via un flux vidéo en direct.
Au lieu de consulter un manuel d'instructions décontextualisées et parfois obsolètes, l'utilisateur est immergé dans un environnement 3D où l'expert peut afficher à distance, des annotations et du contenu. Le travailleur en première ligne peut utiliser cette application de RA quel que soit l’endroit où il se trouve - au bureau, à son domicile ou à l’usine.
Dans le secteur médical, la disponibilité des équipements de soins relève d’un enjeu vital, surtout lorsque ces équipements sont déployés dans des unités de soins intensifs (ICUs) de COVID-19. Les techniciens de maintenance doivent cependant réaliser les réparations le plus efficacement possible. Grâce à l'assistance à distance, les techniciens gagnent en efficacité et en rapidité ; 72% des équipes de maintenance s’accordent à dire que l'assistance à distance permise avec la RA est la plus adaptée pour améliorer les taux de résolution à la première intervention.
L’équipe de production de Toyota supervise l'installation de nouvelles lignes de fabrication et l'entretien des lignes existantes. L'équipementier envoie du personnel sur les sites d'exploitation dans le monde entier pour réaliser cette importante mission. L'assistance à distance permet à Toyota de réduire les déplacements physiques (en éliminant quatre visites sur site par mois par responsable de section) et les coûts d'immobilisation.
Rockwell Automation et Howden proposent également une assistance à distance à leurs clients pour des fonctionnalités similaires.
Dans certaines situations, il n’est pas possible d’accéder à un expert à distance pour obtenir de l'aide. De plus, les départs en retraite des employés expérimentés qui s’annoncent nombreux, vont créer un déficit de compétences ces prochaines années. Les industriels se doivent de conserver cette expertise unique au sein de l’entreprise et diffuser efficacement les connaissances et le savoir-faire aux équipes afin de maintenir la continuité des activités et les niveaux de productivité.
Grâce à la réalité augmentée, les entreprises peuvent désormais capturer à la volée des procédures de travail réalisées par experts. Ces flux de travail capturés sont utiles pour former les employés et les guider pas à pas dans leurs tâches lorsqu'ils sont sur le terrain.
Il est également possible de créer un contenu en réalité augmentée à partir de procédures ou d’instructions d'utilisation existantes et de les associer à des sources de données provenant de la CAO et l'IIoT. Ces méthodes constituent un moyen innovant d'accéder à la bonne information à tout moment.
La contextualisation des instructions et des informations limite les risques de mauvaise interprétation par l’opérateur. Avec la RA, ces informations sont cartographiées et ancrées dans l'environnement physique pour générer un contenu spécifique, précis et actualisé au fur et à mesure des besoins.
BAE Systems forme ses nouveaux employés à l'assemblage de produits, 30 à 40 % plus efficacement grâce à des instructions de travail virtuelles.
GlobalFoundries a fait appel à des experts pour normaliser et adapter ses procédures d'exploitation à l'intention des nouvelles recrues afin d'améliorer leur mode d'apprentissage (réduction de 50 % de la formation en classe, accélération de 40 % du temps de formation à la sortie) et de générer des gains d'efficacité (réduction de 25 % des temps d'arrêt imprévus et de 25 % des coûts de mise au rebut et de reprise).
Les incertitudes liées à la COVID-19 ont amené les industriels à explorer différentes approches et outils pour maintenir la continuité de leurs activités pendant cette crise. La nature du travail des opérateurs en première ligne évolue face aux contraintes géographiques, réglementaires et organisationnelles qui limitent leur présence sur site.
Alors que Zoom et d'autres outils numériques collaboratifs ergonomiques ont permis une transition relativement transparente pour les employés de bureau, les travailleurs en première ligne ont besoin d'une autre méthode pour rester immergés dans leur environnement ; une solution qui superpose et contextualise les informations et les rend disponibles à la demande. La réalité augmentée est la technologie qui permet de créer ces expériences, de booster les compétences et d’améliorer la performance des travailleurs en première ligne.