Cet article de blog a été autorisé pour hébergement par PTC. Les concepts, les idées et les opinions exposés dans cet article appartiennent à Chad Jackson, analyste indépendant chez Lifecycle Insights. © LC Insights LLC
Standardisation de la CAO. Consolidation de la CAO.
C’est quasiment la même chose, non ?
Non, pas tout à fait. Enfin, jusqu’à il y a environ cinq ans, j’aurais été d’accord avec cette affirmation. À l’époque, les OEM demandaient la livraison des données de conception dans des formats spécifiques. Et les conclusions du Rapport sur l’état de la collaboration et de l’interopérabilité en 3D montrent que la pratique a toujours cours. Un peu moins de 30 % des participants ont déclaré que leur service d’ingénierie devait créer (et pas seulement livrer) les données de conception dans les applications de CAO spécifiées par les clients.
Aujourd’hui, la différence entre standardisation et consolidation grandit. Cet écart grandissant est principalement causé par les nouvelles fonctionnalités des applications de CAO. Et cette différence n’a rien d’anecdotique. Cela signifie que les organisations peuvent utiliser des pratiques complètement différentes, en particulier dans le cadre des interactions avec les parties externes.
C’est le sujet que nous allons aborder dans cet article.
Commençons par définir la standardisation de la CAO. C’est une exigence : toutes les données de conception doivent être créées dans une application de CAO spécifique même si d’autres applications de CAO peuvent servir d’alternative. La standardisation de la CAO est bien entendu toujours répandue en interne. Néanmoins ces exigences étaient souvent transmises à la chaîne logistique sous la forme d’obligations contractuelles. Je pense que nous savons tous que c’était (et c’est toujours) une pratique courante. La question la plus importante est toute simple : pourquoi ?
Une raison est l’efficacité opérationnelle. D’après le Rapport sur l’état de la collaboration et de l’interopérabilité en 3D, 49 % des ingénieurs consacrent au moins quatre heures par semaine à la réparation des données de conception. En effet, la géométrie est endommagée lorsque vous transférez des modèles 3D entre des applications de CAO qui utilisent des noyaux de géométrie différents. En évitant toute conversion, vous évitez les circonstances qui entraînent la rupture de la géométrie. Par conséquent, vos ingénieurs passent moins de temps à réparer les géométries.
Ce n’est pas la seule raison. La nécessité de modifier les modèles 3D constitue une autre raison. Le travail au cours de la phase de conception est assez mouvementé. C’est naturel car les ingénieurs doivent explorer et itérer de nouvelles options et possibilités pour la conception. De nombreuses organisations ont besoin d’outils pour modifier ces modèles 3D, soit avec des modifications finales, soit avec des modifications proposées dans la chaîne logistique. La conversion des modèles 3D enlève les fonctions utilisées pour construire la géométrie. Dans ce cas, il n’existe plus de mécanisme pour modifier la géométrie. C’est une autre raison qui appelle la standardisation de la CAO.
À la différence de la standardisation, la consolidation de la CAO n’a rien à voir avec des exigences. Au lieu de définir le format des données de conception qui circulent dans la chaîne logistique, l’objectif est de réduire le nombre des applications de CAO utilisées au sein du service d’ingénierie.
La réaction normale est de penser qu’un relâchement du contrôle sur le format des données de conception va causer davantage de géométries endommagées. Et cette situation va à son tour entraîner des pertes de temps pour les ingénieurs qui devront réparer les géométries. Or, une avancée majeure vient contrer ce raisonnement.
Comme je l’ai déjà expliqué, les outils de visualisation 3D ont emprunté une route longue et sinueuse pour se partager entre une visualisation PLM omniprésente ou des applications 3D spécialisées. Ces outils permettent de travailler avec des modèles 3D dans les formats natifs sans abîmer la géométrie. Avec le temps, cette fonctionnalité a été intégrée aux applications de CAO qui peuvent maintenant lire facilement les données de conception dans des formats natifs issues d’autres applications de CAO. La standardisation de la CAO perd ainsi sa première raison d’être. La vérification et la validation des modèles 3D convertis constituent encore une étape importante.
La modélisation directe est une autre avancée majeure vers la consolidation de la CAO. Cette approche permet aux utilisateurs de tirer, pousser et déplacer la géométrie sans passer par les fonctions. Bien entendu, dès lors que les fonctions ne sont plus nécessaires, la conservation des données de conception dans des formats qui préservent ces fonctions n’est plus requise.
Si les principales raisons justifiant la standardisation de la CAO sont de plus en plus discutables, la consolidation des applications de CAO dans une organisation d’ingénierie s’appuie sur des raisons valables.
La standardisation de la CAO a été souvent considérée comme une pratique contraignante. Le fait de demander aux fournisseurs de livrer (et peut-être même de créer) les données de conception dans des formats spécifiques leur donnait une raison d’augmenter leurs prix. Mais cette situation a toujours été considérée comme une nécessité, le prix à payer pour faire des affaires.
La consolidation de la CAO permet de réduire les coûts, les formations, les connaissances nécessaires et le nombre de relations à entretenir. Elle assouplit également les exigences à l’égard des parties externes.
Bien. Récapitulons.
Voilà. Je vous ai livré mon analyse. Vous avez envie de discuter ? Commencez-vous à voir un changement par rapport à la standardisation depuis l’apparition de ces nouvelles fonctionnalités de CAO ? Dans quelle mesure avez-vous besoin de modifier les données de conception des fournisseurs sous la forme de modifications ou de suggestions ? Vos avis m’intéressent !
En vous remerciant par avance pour le temps consacré à cette lecture et en espérant vous retrouver très bientôt. Cordialement,